A l’initiative de Richard Ramos (MoDem) et de 41 de ses collègues députés (de tous bords politiques), une tribune demandant au Premier Ministre d’étudier la réouverture des restaurants au déjeuner à partir du 30 mars 2021 pour ceux qui en font la demande » a été publiée dans le JDD.
> Lire la tribune publiée le 27 février 2021 dans le Journal du Dimanche

L’avis des médecins
Le corps médical est unanime. Pour lutter contre l’épidémie, une seule solution : le confinement strict.
Car, pour le moment, il n’existe aucun traitement contre la Covid-19, les vaccins ne sont pas administrés suffisamment rapidement pour être efficaces immédiatement et les différents couvre-feux (à 20h puis à 18h), voire les confinements localisés s’avèrent peu concluants.
Bref, à ce jour, la pression hospitalière est forte et le nombre de décès liés au virus élevé (aux alentours de 300 par jour).
> Pour les chiffres exacts, je vous conseille l’excellent site Covid Tracker
Mais voilà, la question est loin d’être aussi simple. Car, confiner durement n’est pas anodin.

« Vies prolongées VS vies gâchées »
Economiques, financières, sociales, culturelles, scolaires, psychologiques… les conséquences sont énooooomes ! (même s’il y a aussi des conséquences positives : lire « Les 7 conséquences inattendues du confinement »)
Et comme l’écrit Gaspard Koenig, « Les vies perdues faute d’examens et de soins médicaux classiques ou suite à des suicides, les vies brisées des patrons de bar, des artistes ou des petits commerçants, les vies zombies des étudiants devant leurs écrans, des gamins masqués à l’école, des voyageurs testés et retestés valent-elles moins que les vies prolongées ? C’est le débat que nous devons avoir face à la perspective d’un reconfinement ».
Quel monde voulons-nous ?
La réouverture des restaurants, puisque c’est ici ce qui nous intéresse, est donc une question difficile à trancher. Car oui, les bars et restaurants sont des lieux où l’on s’infecte.
Certes, des protocoles sanitaires stricts ont déjà été mis en place dans les restaurants. Et la réouverture des restaurants permettrait à chaque salarié de s’octroyer une vraie pause dans leur journée de travail. Mais l’épidémiologiste Catherine Hill est formelle : « Bien sûr qu’on se contamine dans les restaurants, on enlève les masques, on parle, on augmente les risques, c’est évident, il n’y a même pas de discussion ». Mahmoud Zureik, professeur en épidémiologie et en santé publique ajoute : « Ce sont des endroits en huis clos et en surface limitée, où l’on retire le masque, avec une ventilation qui n’est pas idéale. On peut se contaminer partout, mais dans les bars et les restaurants, la proportionnalité du risque est plus haute, comme pour les salles de sport. »
On peut également imaginer copier « l’exemplaire » système de dépistage mis en place par les autorités en Corée du Sud : tracking des personnes infectées grâce aux images de caméras de surveillance, de l’utilisation de leur carte bancaire ou encore du bornage de leur téléphone portable.
Mais cela (re)lance le débat épineux du respect de la vie privée.
Pour les politiques (et les citoyens), il s’agit donc de faire des choix, et d’assumer.
> Lire « Séoul, l’élève modèle de la lutte contre le coronavirus ? » (Le Point)
> Lire « Coronavirus : en Corée du Sud, les malades sont suivis à la trace et en temps réel sur Internet » (LCI)